Programme 2019
8 février 2019 - 14h30 - 17h30
Séminaire doctoral – Théories et données linguistiques
Sopheap Nou, INaLCO – Fida Bizri, INaLCO – SeDyL
Sopheap Nou, INaLCO
Krup et roal : la détermination et la quantification de la langue khmère contemporaine
En khmer, un syntagme nominal (SN) est formé de deux termes : un nom (N) support (déterminé) et un terme considéré comme apport (déterminant). En général, le N déterminé précède un ou plusieurs déterminant(s). Les déterminants peuvent être un N, un qualificatif, un numéral, un classificateur ou un quantifieur, un démonstratif ou un possessif. Dans le cadre de cette étude, krup et roal, font partie des rares déterminants qui précèdent le N. Ces deux mots occupent la même position dans un SN.
De manière générale, les dictionnaires cambodgiens et les ouvrages de grammaire du khmer ne font pas de distinction entre les valeurs sémantiques de krup et celles de roal. Ils considèrent ces deux mots comme quasi-synonymes : krup est traduit par « tous, tout, totalité, complet, suffisant, chaque » et roal par « chaque, tous, tout ». Or la théorie des opérations énonciatives nous apprend que les mots qui semblent pouvoir être employés de la même manière ont en fait des emplois spécifiques dont la grammaire traditionnelle ne rend pas vraiment compte.
Il est intéressant de remarquer que krup et roal renvoient tous les deux à la notion de « pluralisation ». Ils ne précèdent que les N qui renvoient à plusieurs occurrences qui constituent un ensemble. Mais quels sont alors les caractéristiques qui distinguent krup de roal ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de décrire tous les emplois de krup et de roal. Ce travail se déroulera en deux temps : d’une part, une caractérisation « interne » de la sémantique de krup et de roal, et d’autre part, une caractérisation « externe » qui explicite les propriétés des séquences dans lesquelles peuvent apparaître ces deux mots.
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Fida Bizri, INaLCO – SeDyL
La langue comme outil pédagogique émancipateur
Cette présentation fait le point sur une expérience pédagogique que j’ai menée à l’INALCO auprès d’un groupe d’étudiant.e.s dits en difficulté que j’étais chargée d’initier à des bases de linguistique leur permettant de mieux s’insérer dans leur cursus Langues’O. Comment parler de COD à des jeunes qui ont en tête des questions autrement plus douloureuses que l’ordre des mots ? Qui a inventé ce sigle de COD et pourquoi l’incapacité à décoder son mystère devrait être si stigmatisante ? Par où commencer? L’idée est venue d’eux. Après un temps où je me suis retenue de leur imposer un enseignement ‘de trop’, de peur d’étouffer leurs interrogations qui peinent à se formuler, des questions timides quoique rebelles commencent à se faire entendre : « Comment naissent les langues et qui les invente d’ailleurs? » Le « d’ailleurs » en disait long sur leur désarroi, et c’est ainsi que je les ai accompagné.e.s dans l’invention d’une langue de A à Z, et guidé.e.s pour accoucher de questions linguistiques pertinentes, plutôt que de les noyer sous des réponses à des questions qu’ils ne se sont jamais posées, par manque de docilité et non de créativité. Ils ont appelé leur langue FENISY THRAPUNJ, terme auquel ils ont donné le sens de « langue (THRAPUNJ) des Derniers Qui Seront les Premiers (les FENISY) ». Eux qui, en quelques séances, ont inventé une langue qu’ils sont déjà capables de parler, pourquoi peinent-ils tant à apprendre la langue’O dans laquelle ils sont inscrits ? N’est-ce pas là une question qui devrait être soumise au système plutôt qu’aux étudiants en échec ?
1 février 2019 - 10h00 - 16h00
Séminaire Référence et prédication
Sopheap Nou (INALCO)
Contribution à l’étude du syntagme nominal en khmer contemporain : le cas de roal et krup
Résumé
Programme 2019
25 janvier 2019 - 9h30 - 12h30
Conseil de laboratoire
Villejuif – Bât. D – S. 511 – 9h30-12h30
Programme 2018
17 décembre 2018 - 14h00 - 16h00
Soutenance de doctorat
Marie-Laure Coppolani : Le changement lexical en nez-percé
Campus de Villejuif – Bât. D – Salle de Conférence -Rez-de-chaussée – 14h
14 décembre 2018 - 14h30 - 17h30
Séminaire doctoral – Théories et données linguistiques
Julie Haslé (INaLCO) – Tom Durand (SeDyL UMR 8202 CNRS INaLCO IRD)
Julie Haslé (INaLCO)
Étude des marqueurs des constructions analytiques du réfléchi et du réciproque en arabe du Caire
Nous proposons d’étudier les marqueurs des constructions analytiques du réfléchi et du réciproque en arabe du Caire. Il s’agit de nafs pour le réfléchi, et baˁḍ pour le réciproque.
Nous avons observé que les rôles syntaxiques ne sont pas modifiés par les constructions analytiques. Les deux marqueurs ont en commun de construire a posteriori la réorganisation des rôles sémantiques. Une approche notionnelle associée à la reconnaissance du rôle de la structure actancielle dans l’étude des marqueurs diathétiques a également permis d’identifier des structures qui empruntent à ces modèles.
Dans les deux cas, il s’agit de marqueurs re-caractérisés pour leur fonction diathétiques, et non de marqueurs propres à cet emploi. Par la comparaison des caractéristiques fonctionnelles et notionnelles de ces mots lorsqu’ils occupent d’autres fonctions syntaxiques, il est possible d’appréhender les critères de leur sélection en marqueurs de diathèse.
L’identification d’un ensemble de traits notionnels associés à ces mots a enfin montré des valeurs associées aux constructions analytiques du réfléchi et du réciproque, et d’éclairer ainsi les motifs de l’emploi de deux marqueurs distincts.
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Tom Durand (SeDyL UMR 8202 CNRS INaLCO IRD)
La transitivité scindée en wayuu: Facteurs lexicaux et grammaticaux
La langue wayuu (famille arawak) a reçu l’attention de nombreux typologues en raison de la structure actancielle variable de ses constructions intransitives comme transitives. Pour ces dernières, il existe deux modèles qui se distinguent par l’encodage de l’agent du verbe transitif. D’après plusieurs auteurs (Álvarez (2002), Sabogal (2018)), cette scission au sein des verbes intransitifs dépend de la définitude et d’autres facteurs pragmatiques. L’objectif de cette présentation est de démontrer que cette scission est également influencée par des facteurs lexicaux et grammaticaux. Plus précisément, j’affirme que les verbes de perception (sensorielle comme mentale), la modalité ainsi que des morphèmes liés à la non-finitude imposent tel ou tel marquage actanciel. Pour ce faire, je m’appuierai sur des données de première et seconde main (élicitées et semi-directifs), et ce, au travers d’une étude historique et comparative au sein de la branche caribéenne de la famille arawak
Programme 2018
30 novembre 2018 - 14h00 - 16h00
Séminaire doctoral – Pratiques langagières – terrains, méthodes, théories
Asif Agha (University of Pennsylvania)
Pecuniary Media from Cowries to Bitcoin
What role do forms of money play in social life? What variety of things do people do with varieties of money in societies around the world? How are activities involving money differentiated into registers of money-conduct in specific times and places? It has long been understood that money is intimately linked to varied forms of discursive semiosis (whether oral, written, numerical, algorithmic, customary, or law-based; whether manifest as fiscal policy, computer code, or common sense) through which distinct forms of money are created and endowed with distinct use characteristics; that specific forms of money are readily linked to (or appropriated by) group-specific interests or ideologies; and that differences in types of money-conduct readily differentiate social roles and relationships among persons and groups in social history. Yet the role of discursive semiosis in the existence and use of money is not well understood, a lacuna that links most descriptions of “money” to voicing structures (or discursive positionalities) that are not grasped for what they are by those who offer such descriptions (e.g., “speaking like the State” without knowing it). The paper shows that if we understand the role of discursive semiosis in the social life of money, we are able to ethnographically answer the questions posed at the beginning of this abstract.
9 novembre 2018 - 14h30 - 17h30
Séminaire doctoral – Théories et données linguistiques
Colloque International : Microvariation dans le marquage différentiel de l’objet roman
9 novembre 2018 - Toute la journée
Assemblée Générale
Villejuif – Bât. D – S. 511
Programme 2018
19 octobre 2018 - 14h30 - 17h30
Séminaire doctoral – Théories et données linguistiques
Katherine Hodgson (INALCO) & Adam Ledgeway (Université de Cambridge)
5 octobre 2018 - 14h00 - 17h00
Séminaire doctoral – Pratiques langagières – terrains, méthodes, théories
Anna Ghimenton (Université Lyon 2)
Étudier les pratiques langagières : un regard rétrospectif
Cette présentation est une réflexion critique sur les différentes approches méthodologiques et perspectives adoptées jusque-là dans mes recherches portant sur les pratiques langagières. Je montre la façon dont mon regard sur les pratiques langagières a évolué selon les questions qui émergeaient du terrain. En effet, les questions portant sur les processus d’acquisition en situation de contact de langues m’ont poussée à prendre en compte l’influence des caractéristiques sociolinguistiques de l’input sur l’acquisition et la socialisation plurilingue. L’élargissement de ces perspectives m’ont permis de voir un même corpus sous différents angles méthodologiques et disciplinaires. Le but de ma présentation est de souligner l’importance des aller-retours entre terrain et questions de recherche, afin de discerner les avantages et les limites de chaque approche.