Évènements

Programme 2021

19 novembre 2021 - 14h00

Séminaire doctoral – Pratiques langagières – terrains, méthodes, théories

Marcelyn Oostendorp (Stellenbosch University)

Towards surviving mastery in Applied Linguistics
The discourse of mastery is prominent in Applied Linguistics, in both scholarly work and in the application of research. For example, on the Cambridge International English Test website, the C2 level is described as a qualification that “shows the world that you have mastered English to an exceptional level”. The idea of mastery, however, does not only remain on the discourse level- curriculums are meant to be implemented and therefore mastery and all that is associated with it (near perfection, dominance over something etc.) is also practiced. In this article, I offer a proposal drawing on decolonial thought of mastery as an inheritance “we might (yet) survive” (Singh 2018: 2) by recuperating other ways of being, thinking and learning in classrooms. Specifically, I will offer ideas about how drawing on all the semiotic resources our students possess can create more equitable classroom spaces and will theorize from praxis (Mignolo and Walsh 2018). These spaces are however not comfortable, they are as Coetzee (2014) proposes accented. In these spaces, teachers might be confronted with resources they do not possess and might not be proficient in. In addition, teachers and learners can also be made aware of their own privilege, a realization which is often uncomfortable. By drawing on examples from the South African educational contexts I will make the argument that what is to be gained by these uncomfortable encounters are new forms of sociality, empathy, and greater agency on the side of the student. I will argue that these kind of pedagogical interventions, also offer points of reflection on how mastery can be survived in the practices that applied linguists engage in their research, and that by recuperating other forms of doing, our research participants can be engaged with in more ethical ways.

19 novembre 2021 - 14h00 - 17h00

Séminaire doctoral – Pratiques langagières – terrains, méthodes, théories

Animé par I. Léglise et V. Muni Toke

Marcelyn Oostendorp (Stellenbosch University)
Towards surviving mastery in Applied Linguistics

INALCO, rue de Lille, salle LO.01 de 14h à 17h, la conférence sera également retransmise via zoom

The discourse of mastery is prominent in Applied Linguistics, in both scholarly work and in the application of research. For example, on the Cambridge International English Test website, the C2 level is described as a qualification that “shows the world that you have mastered English to an exceptional level”. The idea of mastery, however, does not only remain on the discourse level- curriculums are meant to be implemented and therefore mastery and all that is associated with it (near perfection, dominance over something etc.) is also practiced. In this article, I offer a proposal drawing on decolonial thought of mastery as an inheritance “we might (yet) survive” (Singh 2018: 2) by recuperating other ways of being, thinking and learning in classrooms. Specifically, I will offer ideas about how drawing on all the semiotic resources our students possess can create more equitable classroom spaces and will theorize from praxis (Mignolo and Walsh 2018). These spaces are however not comfortable, they are as Coetzee (2014) proposes accented. In these spaces, teachers might be confronted with resources they do not possess and might not be proficient in. In addition, teachers and learners can also be made aware of their own privilege, a realization which is often uncomfortable. By drawing on examples from the South African educational contexts I will make the argument that what is to be gained by these uncomfortable encounters are new forms of sociality, empathy, and greater agency on the side of the student. I will argue that these kind of pedagogical interventions, also offer points of reflection on how mastery can be survived in the practices that applied linguists engage in their research, and that by recuperating other forms of doing, our research participants can be engaged with in more ethical ways.

18 novembre 2021 - Toute la journée

IV Congrès de l’Association pour les Etudes Nordiques Entre Scandinavie et Baltique orientale

18-20 novembre 2021 – Inalco, Paris

Cet événement s’inscrira dans le prolongement des précédentes éditions du congrès de l’APEN qui a vocation de promouvoir les études nordiques francophones et de réunir des chercheurs et des doctorants qui travaillent dans des disciplines diverses (anthropologie, arts visuels, cinématographie, économie, géographie, histoire, littérature, linguistique, sociologie, science politique, traductologie, etc.) tout en partageant un intérêt pour la sphère du Nord de l’Europe, avec, cette année, une ouverture vers les pays baltes.
L’objectif du congrès 2021 sera d’interroger la notion de Nord et de réfléchir à son contenu et à ses limites, en l’étudiant sous différents prismes et en accordant une attention particulière aux échanges, aux circulations et aux imaginaires, tant présents que passés, dans l’espace qui va de l’Islande jusqu’à la Baltique orientale.

17 novembre 2021 - Toute la journée

Workshop on Complex Sentences in South American Languages

17-19 novembre 2021 – online

Languages of South America show phenomena that are challenging for the traditional definitions of complex sentence structures. This workshop intends to bring together experts on Native South American languages from both a functional-typological and a formalist background.

-> Voir le programme

16 novembre 2021 - 10h00 - 12h00

Séminaire Science ouverte : enjeux et méthodes

Organisé par Natalia Caceres et Stefano Manfredi – 10h-12h

Données : Planifier la collecte en anticipant conservation et diffusion. Alexis Michaud (CNRS-LACITO)

12 novembre 2021 - 14h30 - 17h30

Séminaire doctoral – Théories et données linguistiques

Elena Vladimirska (Université de Lettonie) – Benjamin Fagard & Alexandru Mardale (CNRS Lattice), (INALCO, SeDyL)

Elena Vladimirska (Université de Lettonie)
Les marqueurs de catégorisation et d’approximation dans une perspective de la théorie énonciative de l’intonation et de son développement
Les marqueurs une sorte de, un genre de et une espèce de, sont largement étudiés dans une perspective cognitive et pragmatique. Cependant, leur sémantique spécifique reste le plus souvent en dehors du champ d’étude linguistique. En effet, dans l’approche cognitiviste, ce ne sont pas les marqueurs qui déterminent une lecture approximative ou taxinomique, mais les propriétés du nom qui constitue leur portée (Gerhard–Krait & Vassiliadou 2014) En pragmatique, les marqueurs d’approximation sont considérés en opposition aux noms taxinomiques dont ils sont issus mais dont ils ont perdu la sémantique par un processus de grammaticalisation (Flaux & Van de Velde 2000 ; Rosier 2002 ; Mihatsch 2007, 2016). Notre contribution s’inscrit dans la mouvance des travaux d’A. Culioli (1999) en référence étroite avec les travaux de D. Paillard sur les marqueurs discursifs (2011, 2017). Nous partageons le point de vue selon lequel la notion de désémantisation pose la question du seuil de renoncement au maintien d’une pleine identité de l’unité (Franckel 2019), et proposons d’envisager les marqueurs une sorte de, une espèce de, un genre de dans une perspective sémantique et énonciative, à partir de l’analyse d’un corpus audio-visuel. Nous soutenons que la réalisation prosodique et mimique-gestuelle de ces marqueurs révèle leur sémantique de base, ainsi que les enjeux énonciatifs qu’ils construisent, en permettant ainsi d’explorer les contraintes sémantiques empêchant leur commutation dans certains contextes. En nous appuyant sur la méthodologie de l’analyse prosodique et mimique-gestuelle proposée par M-A. Morel et L. Danon-Boileau (Morel & Danon-Boileau1998, Morel 2010, Morel & Vladimirska 2014), incluant les paramètres telle que la fréquence, l’intensité, la durée, la direction du regard, ainsi que le mouvement des mains, nous repérons des configurations d’indices spécifiques à chacun des trois marqueurs. Relevant soit de la problématique de formulation (une sorte de), soit de l’intersubjectivité mise en jeu (une espèce de), soit du formatage/catégorisation (l’effacement des différenciations) (un genre de) ces indices s’articulent avec la sémantique des marqueurs ainsi qu’avec leur combinatoire.

Benjamin Fagard & Alexandru Mardale (CNRS Lattice), (INALCO, SeDyL)
Les verbes de mouvement en roumain : lexique latin, influence balkanique et renouvellement
Les verbes de mouvement ont été largement étudiés dans un bon nombre de langues, y compris romanes. Parmi celles-ci, cependant, le roumain a été en partie laissé de côté. On trouve quelques études, notamment sur le paradigme des verbes de mouvement (Reinheimer 1965, Mierlă 2003abc) et leur grammaticalisation (Dragomirescu & Nicolae 2020), ainsi que quelques-unes sur l’expression du mouvement dans une perspective comparative ou typologique (Geană 2007, Dragomirescu & Geană 2011, Dragomirescu 2013). Afin de voir dans quelle mesure le roumain se conforme aux attentes pour les langues romanes (généralement à cadre verbal, cf. Talmy 1991), nous avons comparé des données élicitées en roumain, italien et français (11, 10 et 17 locuteurs, avec les vidéos Trajectoire, Ishibashi et al. 2006). L’analyse des résultats a montré, entre autres, que la proportion des verbes de mouvement d’origine non latine est élevée en roumain, surtout pour les verbes exprimant la manière, dont une proportion non négligeable est d’origine slave. Notre corpus élicité comprend ainsi des occurrences de verbes comme a (se) grăbi « se dépêcher » (vieux slave, cf. bulgare grabja(se)) ou a ocoli « contourner » (vieux slave, cf. russe, bulgare okol). S’il est évident que ces emprunts résultent d’une influence étrangère, notamment slavonne, à l’époque ancienne de la langue (16e-18e s., cf. Densusianu 1997[1901], Rosetti 1986), une question à laquelle notre corpus élicité n’a pas permis de répondre est de savoir dans quels contextes syntaxiques ces emprunts ont eu lieu. On peut en effet formuler plusieurs hypothèses concernant la différence du taux d’emprunt pour les verbes de trajectoire d’une part, et de manière d’autre part. Une explication serait que les langues slaves sont dans l’ensemble des langues à satellite, avec un paradigme important de verbes de manière, et un recours typiquement plus fréquent à ces verbes (Hasko & Perelmutter (eds) 2010). Une autre explication est liée aux tendances généralement constatées pour les emprunts : dans les langues à cadre verbal, les verbes de manière sont typiquement utilisés seuls, le fond (élément spatial saillant du déplacement) n’étant soit pas exprimé, soit exprimé comme adverbe ou groupe prépositionnel circonstant, à la différence des verbes de trajectoire, pour lesquels il est exprimé comme actant. À partir d’une étude sur corpus de roumain ancien (constitué de textes originaux et de textes traduits d’autres langues, en l’occurrence du slavon et du hongrois), pour évaluer ces deux hypothèses, nous avons cherché à vérifier de quelle manière et avec quel matériel lexical et syntaxique sont utilisés les verbes de manière à l’époque concernée. Les résultats de cette seconde étude sont limités par la quantité et la qualité des données ; s’ils ne permettent pas d’apporter une réponse claire à la question des contextes d’emprunt des verbes de mouvement, ils permettent cependant d’affiner les hypothèses, et de réfléchir aux moyens d’obtenir une réponse plus satisfaisante.

12 novembre 2021 - 14h30 - 17h30

Séminaire doctoral – Théories et données linguistiques

Animé par A. Donabédian et A. Mardale
14h30-17h30
Elena Vladimirska : Les marqueurs de catégorisation et d’approximation dans une perspective de la théorie énonciative de l’intonation et de son développement
Benjamin Fagard & Alexandru Mardale : Les verbes de mouvement en roumain : lexique latin, influence balkanique et renouvellement

1 novembre 2021 - Toute la journée

Séjours de recherche au laboratoire

Jeļena Vladimirska (Université de Lettonie) sera au SeDyL du 1er au 30 novembre

Luciana Raccanello Storto (Université de Sao Paulo) sera au SeDyL du 1er octobre au 31 janvier 2022 dans le cadre de son projet FAPESP Grant 2020/01759-4 ‘Complex Sentences in Amerindian Languages: typology, universals and processing

Programme 2021

15 octobre 2021 - 14h30 - 17h30

Séminaire doctoral – Théories et données linguistiques

Claudine Chamoreau(CNRS SeDyL)

Ergativité scindée en pesh (chibcha)
Traditionnellement, le pesh (Chibcha, ISO 639-3: [pay]), a été décrit comme une langue avec un alignement morphologique nominatif-accusatif, montrant l’utilisation possible de deux marqueurs de cas sur les arguments. A partir d’une étude basée sur un corpus de 40 heures de récits dans les deux variétés de la langue, j’ai démontré que, morphologiquement, le pesh montre un modèle qui présente une ergativité scindée organisée en deux niveaux. Le premier niveau du système révèle une tension entre les deux systèmes de marquage de la langue : le marquage sur le noyau (c’est-à-dire l’indexation obligatoire des arguments sur le verbe) qui présente un alignement nominatif-accusatif et le marquage sur le dépendant (c’est-à-dire le marquage des cas) qui suit trois systèmes d’alignement différents. Leur distribution constitue le second niveau du système. Dans toutes les variétés du pesh, les propositions interrogatives partielles suivent un modèle ergatif-absolutif et les propositions relatives un alignement nominatif-accusatif. Dans ces deux types de propositions le marquage des cas est obligatoire. Au contraire, dans les propositions indépendantes et subordonnées, l’utilisation des cas sur les arguments est optionnelle et est motivée par la structure de l’information. Dans la variété parlée à Carbón, le pesh présente un alignement ergatif-absolutif pour le marquage des arguments des syntagmes nominaux et dans la variété de Culmi, le pesh a un alignement tripartite qui se présente comme une évolution de l’alignement ergatif-absolutif attesté dans la variété de Carbón. Ainsi, au second niveau, les trois stratégies d’alignement, ergatif-absolutif, tripartite et nominatif-accusatif sont représentées selon le type de proposition et la variété parlée. Je montrerai aussi que, syntaxiquement, le pesh met en place un alignement nominatif-accusatif.

15 octobre 2021 - 14h00 - 17h00

Séminaire doctoral – Pratiques langagières – terrains, méthodes, théories

Lorenza Mondada (Univ Basel)

Rencontres entre inconnus dans l’espace public: approches corporelles et choix linguistiques
La question des choix de langues dans des contextes variés a été abondamment posée dans la riche littérature sur le code-switching. Cependant les contextes étudiés ont consisté surtout dans des conversations familiales (contexte informel) et des réunions ou autres situations professionnelles (contextes plus formels, et institutionnels). Cet exposé porte sur un type de contexte qui n’a que peu fait l’objet d’études détaillées: les rencontres entre inconnus dans les espaces publics de villes multilingues. Ce contexte est particulièrement révélateur des processus de négociation des langues car il concerne des interactions sociales aléatoires (non planifiées) entre personnes qui ne se connaissent pas: comment choisir la langue dans laquelle aborder l’autre dans ce cas? sur la base de quelles évidences? comment les choix effectués sont éventuellement révisables si la langue choisie n’est pas celle de l’interlocuteur? L’exposé repose sur un riche corpus vidéo de données naturalistes (non provoquées ou orchestrées par les chercheurs) et porte sur deux ensembles de phénomènes: d’une part, il montre comment l’approche même, préalablement ou durant l’ouverture de l’interaction, est négociée dans les trajectoires spatiales des participants; d’autre part il montre comment le choix de la langue peut être non seulement révisé et négocié, mais aussi exploité à toutes fins pratiques (pour refuser la rencontre par exemple). Ces deux dimensions nous permettent de réfléchir à une approche interactionnelle et linguistique de la notion d’espace public et des dynamiques multilingues qui la caractérisent.

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